716. D’Angelo, Voodoo, 2000 | BV

 


 

Une fois ouverte l’exécrable pochette, le tout premier titre calme toute hormone hostile. Certainement le plus grand héritier de Prince, dans ce groove un peu loose de certains titres, avec peut-être Sexy MF comme tête de pont (qui je l’accorde n’est vraiment loose) — le maître d’ailleurs lui rendant hommage dans Emancipation (1996, #1132).

Il s’agit d’un double album (en vinyle), à la production tout à fait originale pour un album de nouveau r’n’b ou neosoul. Ouverture instrumentale efficace, on navigue ensuite entre balades aux voix châtiées et quelques raps efficaces.

On note la présence de ?uestlove, batteur du meilleur groupe de hip-hop de ces années-là, The Roots (et deuxième album rap de la Souche avec Things fall apart, 1999 et #56, mais premier si on considère qu’Antipop Consortium n’est pas vraiment un disque de hip-hop), et de Raphael Saadiq, dont on a pas encore eu l’occasion de parler parce qu’il n’est pas encore traité dans la Souche (avec son collègue Ali Shaheed Muhammad (de A Tribe Called Quest) et le collègue de ce dernier, Adrian Younge) qui donnent évidemment une tonalité new jack swing, comme on dit, à cette production en tout état de cause à mille lieues du traitement r’n’b, façon soupe, contemporain. Un petit miracle, réitéré quatorze ans plus tard seulement (et ça aussi c’est appréciable) avec Black Messiah (et crédité avec les Vanguards, 2014 #558e).