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42. Kahil el Zabar’s Ritual Trio, Renaissance of resistance, 1994 | BV

 

 

Je ne sais pas pourquoi cet album est sous-estimé. La pochette dégueue peut-être. Enfin la photo est bien, mais l’habillage sur Microsoft Word®, aïe.

Oui, comme disait l’autre, il y a du jazz “avant-garde” qui peut ne pas être qu’atonal. De fait, l’album est, chez moi, dans le top dix des albums de jazz (non-free), quatrième même.

Que dire ? L’héritage est évident, appuyé même, dans les titres. Mais il y précisément un petit truc en plus, qui transparaît vaguement dans la photo : ce truc d’Africains. Dès le deuxième morceau (Ornette) la basse, entêtante, ressemble à un riff gnawa, avec ses cymbalines accrochées au cœur. Et encore plus entêtant le titre éponyme. L’album poursuit sa route dans cet élégant assemblage (Trane in mind), avec peut-être un petit décrochage dans Fatsmo, mais qui se clôt sur un hymne (chanté) efficace.

 

 

148. Charles Guayle, Touchin’ on Trane, 1994 | BV

 

 

L’auditeur pressé pourra se plaindre de la trop proche proximité (si j’ose dire) avec Trane (ou Mingus), mais n’est-ce pas déjà indiqué dès le titre ? Il faut dire que Guayle ici croise avec des pointures, Rashied Ali qu’on ne présente pas, et ce William Parker que personnellement je ne connais pas bien, mais qui réalise ici une effort estéchnique remarquable (je le souligne encore parce qu’on l’entend sur tout le disque, la double basse, malgré son volume, n’est pas toujours traitée à sa valeur).

Bref, c’est un parcours dans l’histoire du free avec maestria et non moins brio.

Mais cela n’enlève rien au fait que, pour être un hommage au Maître absolu, il n’y a ni reprise, ni citation trop appuyée. Simplement l’inventivité, la débrouillardise, la joie d’être ensemble, petit trio d’humains qui envoient du gros bois en cinq parties remarquables (notamment l’entrée upbeat Part A, et la très inspirée Part E).

 

 

300. Colette Magny, Les Tuileries, 1964 | BV

 

 

Si on ne connaît pas la voix de Magny, à part le fait qu’on est chanceux de pouvoir la découvrir, on risque d’être passablement bousculé par ce disque, à la fois chanson traditionnelle, psychédélisme avant l’heure, poésie pure, rock, et Colette Magnyesque. Magnyfique artiste, pleine d’idées, de force et de joie, d’espérance et de violence esthétique, c’est précisément tout ce qui manquait côté chanson, à cette époque pourtant bénie. Malheureusement, Colette Magny restera confidentielle, peut-être parce que trop blanche pour être noire ou trop femme pour être un bonhomme.

Je ne sais pas : on dirait l’Île aux enfants sous acide, c’est superbe. On est peut-être un peu moins désarçonnés par les reprises américaines — mais c’est que le disque est un assemblage de ses “singles” précédents. Il est peut-être un peu long. Mais les chansons, littéralement, dépècent nos âmes ou écaillent nos larmes. C’est extraordinaire (Melocoton, Les tuileries, Heure grave) et parfois tout simplement parfait : J’ai suivi beaucoup de chemins.

Je l’ai connue à travers un disque de comptines pour enfants (Mon p’tit coco, La p’tite poule rousse, ça vaut le déplacement), et tout à coup, ces chansonnettes devenaient des invocations, des imprécations hallucinées, les enfants n’auraient jamais pu dormir, ils rêvaient de donner la réplique à Loleh Belon sur des planches enflammées, ou ils mouraient terrorisés. Et puis j’ai découvert son œuvre. Un genre de parèdre de Syd Barrett, en plus femme, en plus française, en plus punk.

 

 

34. Fabrizio de André, Le nuvole, 1990 | BV

 

 

À dire la vérité, moi qui ai toujours entendu de André après coup, c’est-à-dire une fois que les jeux étaient faits, et qui ai pris conscience de sa puissance, grâce à mon frère, seulement trop tard, je n’avais jamais vu, longtemps, que le disque était non seulement le dernier disque de de André, je veux dire le plus récent, quand je l’écoutai, en 91 92 précisément, mais aussi le premier depuis… Creuza de mä, sept années plus tôt, mais enfin, pratiquement… le dernier disque de de André tout court (comme on dit en italien).

Et c’est ainsi qu’on reçoit une série de chansons du calibre des meilleures du cantautore, avec tout à coup deux classiques immédiat, Don Raffaè’ et La domenica delle salme, qui est comme le contrepoint rageur d’Amico fragile. Mais ce n’est pas tout, il y a les autres chansons ; l’album est divisé en deux parties, l’une en italien parle de l’Italie et du monde contemporains (imperdable Ottocento) ; l’autre, en dialecte, dans la veine de Creuza de mä, propose de nouvelles perles musicales (Mégu mégún), mérite, aussi, de Mauro Pagani, Massimo Bubola et même Ivano Fossati, qui contribuent – et comment – volontairement, Pagani étant d’ailleurs l’Eno de service depuis Creuza.

Un voyage complet, une certaine maitrise et du texte et de la mélodie et des arrangements (toujours Pagani), et ça finit par faire l’un des meilleurs albums des Mille. Et moi qui ne le voyais pas.

 

 

596. Black Sabbath, Sabotage, 1975 | BV

 

 

Quoi de plus ridicule (Kiss mis à part) et bête (Ramones mis à part) que Black Sabbath ?

Moi je n’écoutais pas Black Sabbath. J’en avais vent, mais je n’ai vraiment jamais écouté, avant cette passion-chronique. Jusque là rien d’original : je n’avais pas non plus vraiment écouté les Ramones, ni Siouxsie, ni les New York Dolls, par exemple. Dans ma tête, BC et AC/DC, par exemple, c’était à peu près kif kif.

Puis j’ai écouté.

Alors bien sûr ce n’est pas la musique que j’emporterai dans une ville déserte. Mais le très léger avantage de Black Sabbath sur les autres, c’est précisément celui du hasard temporel, mais qui dénote (toutefois) une certaine vivacité d’esprit : le premier album est de… 1970 ; on a de la peine à se représenter le paysage sonore de l’époque, le premier truc vraiment punk, du MC5, c’est aussi 1969. Et en face on traîne sur Let it be.

L’ambiance générale est à la décontraction, je veux dire par là qu’il n’y a pas de prétention qui excède les capacités ici réunies. On a évidemment des hymnes classiques du métal (ce qui me touche le moins), qui est toujours cet espèce de rock blanc qui hésite entre chant folklorique irlandais et symphonie gothique, bref entre rythme et blues mitteleuropesques. On a ces exemples avec Hole in the sky et Symptom of the universe.

Mais là où BS nous bluffe c’est lorsqu’il parvient à faire du Led Zeppelin (on vient justement d’en parler) mieux que Led Zeppelin lui-même, avec la voix sensiblement pompée sur celle de Plant (Megalomania, The thrill of it all), et puis, et puis…

un juste dosage de progressif qui permet de, osons le mot, de transfigurer nettement les morceaux, comme dans le floydien Supertzar, voire dans le barrettien Am I going insane (comme par hasard), pour culminer dans le très réussi The writ (un clin d’œil à One of these days ?).

On ne ressort pas déçu de cet album, surtout lorsqu’on entre avec un a priori négatif, on est même plutôt content de son expérience, comme de lire un passage du Hobbit ou regarder un extrait de Game of thrones, avec en fond la très jolie mélodie acoustique de Don’t start (too late).

 

 

680. Led Zeppelin, House of the Holy, 1973 | BV

 


 

Toujours le hasard qui nous porte, dans la même période, de grand monstre en grand monstre.

Avouons-le tout net : je ne nourris pas une passion insensée pour Led Zep. Je pense que c’est l’un des groupe les plus surévalués du rock, collectivement, ses membres pris individuellement se défendant dans leur domaine respectif. Je trouve en particulier John Bonham pénible à écouter sur la distance. Je trouve en général qu’au-delà de leurs qualités de musiciens, il y a une espèce de lourdeur qui n’est pas la maladresse du punk (car en effet, au contraire, ils sont adroits), mais précisément cet embryon de métal, à savoir une espèce de naturalisme forcené. Voilà : Page joue les notes qu’il joue, Jones arrange ce qu’il doit arranger et Plant chante ; il n’y a pas beaucoup d’espace à la fantaisie (contrairement à ce qu’il se passe chez les Who par exemple, doués des mêmes qualités et défauts, mais beaucoup plus… “frais”).

Bon, ceci étant posé, dans ma délirante revue des mille disques, quand Led Zep est passé sur le grill-platine, les résultats étaient conformes à mes impressions initiales : le quatrième disque, le “meilleur”, est 361e, le II 383e, le troisième 534e, Physical graffiti (qui est très lié à celui-ci)… 791e !

Quel est ce disque ? Âprement discuté par les critiques qui lui reprochent son décalage avec la première période, le manque de titre frappant et l’éparpillement hors du champ de lourd métal, ce sont précisément ces raisons, très certainement, qui le distinguent en qualité des autres albums… À dire la vérité, ça ne commence pas très très fort, mais on peut considérer que The song remains the same, espèce de compte-rendu et de point de la situation, fait la transition entre une première mouture du groupe et cette nouvelle ère qui s’ouvre après le IV. Et la seconde chanson montre cette voie nouvelle, car, pour s’identifier à l’univers, mettons, de Stairway to heaven, le gimmick de The rain song tâche d’expliquer la nouvelle formule.

Or si Dancing days offre un paysage sonore prometteur (et serré, et tenu, et sérieux), le sympathique Over the hills and far away n’amène rien de très nouveau sous le petit soleil de la lande à éricacées.

Mais surtout, surtout, les deux tentatives d’excursion en territoire étranger (donc en danger), le funk (?) pour The crunge, et le reggae (???) pour D’yer Mak’er sont des éclatades notoires : ni le son, ni la voix ne conviennent à ces exotismes (encore que les tentatives de clavier et que le ton de Plant pourraient inventer un truc original), mais surtout la batterie est hors-sujet total. Ça ne va pas, la frappe est trop lourde, les tentatives de syncopes sont téléphonées, les roulements grossiers… C’en est presque embarrassant (surtout si on se rappelle le traitement initial par les blancs du reggae de Paul Simon)…

En guise de conclusion, The ocean, qui est typiquement zeppelinien, finit par nous faire douter d’une quelconque possibilité d’évolution esthétique…

 

 

Frédéric Forte | Sentiments particuliers 1 à 5, numéro 5

Frédéric Forte est poète et membre de l’Oulipo. Il est notamment l’auteur de De la pratique (l’Attente, 2022), Nous allons perdre deux minutes de lumière (P.O.L, 2021), Été 18 (L’Usage, 2020), Dire ouf (P.O.L, 2016). Son premier livre, Discographie vient d’être réédité (2023) par les éditions de l’Attente.

Il y a d’abord eu Le sentiment général, couronne de sonnets parue dans la revue Catastrophes, puis l’envie ensuite de les prolonger de « sentiments particuliers » pour peut-être parvenir à un livre. Chacun des 14×14 poèmes de sentiments particuliers – dont voici les cinq premières séquences –, est généré organiquement à partir d’un vers du Sentiment général.

 

5.

encore toi mais
dans l’inaperçu —
dans l’inaperçu
chacun son espèce
de clignotement

je suis deux plutôt qu’un et nous
manipulons le même objet —
un minimum commun / ma main
attend que tu la tiennes — non
qu’elle soit incomplète mais
pour appuyer sur on dis-tu
le mieux est de ne pas savoir
qui regarde l’autre le faire

cela te surprend toujours / que je
sois dans la même pièce que toi
à chaque fois que tu appuies sur on
— et la façon dont le voyant rouge
s’allume / est allumé — qu’il te fasse
ou non de l’effet / mis à tourner
interminablement dans ta tête
ou la mienne — alors qu’il n’y aurait
qu’à tendre l’autre main pour éteindre

ce que tu es en train de faire
tu dis que c’est de l’action lente
— la nature s’examinant
au passage d’un train / quasi
du remplissage — sous contrainte
tous les matins thé infusant
par les feuilles — et je le regarde
monter / un château tout en angles

c’est encore moi / c’est toujours moi
mais ce n’est pas pareil — alors que
toi tu es toi et pour ainsi dire
tu le restes — or qu’en est-il de nous
quand tu appuies sur on / si disons
je vais de a à b reçois-tu
le reçu de l’opération — ou
par les temps qui courent vaut-il mieux
que je t’envoie ça par sms

c’était un jour mais impossible
de te faire un dessin — le temps
d’écrire est au passé / voilà
je ne suis plus un enfant — je
pensais aux autres choses / il y a
des couleurs que je n’ai pas vues
— maintenant il faut que tu vives /
sous une forme ou sous une autre

je suis une tête abstraite
que tu as tracée dans la
marge du fichier ouvert
devant toi — je pose un doigt
symbolique sur tes lèvres
dis-tu /et tu gommes — un blanc
ou c’est mon œil / fait écran

il y a ce geste
que tu fais qui me
fait / de la lumière
— sa définition
qui me pixélise

il faudrait et comment / n’être
que cela — je vois bien que
le matin existe / existe-
t-il — mais déjà plus et toi
tu ne peux pas aller si
vite / alors je t’éteins de
tout point simultanément

mon corps est le tien / perdu
dans les cintres — c’est un peu
une pluie d’atomes / les
mots sont bien répartis dans
la phrase — des souvenirs
comme des fractions / tu vois
les points d’encrage là où
d’autres verraient les étoiles

en pièces le début de je
ne sais plus quoi / la façon dont
ça aurait pu être autrement
qui se coince ici — c’est mon œil
qui te transforme dis-tu / je
ne sais plus quand — il y a un trou
dans le calendrier / un jour
par où le fichier s’est perdu

le mois finit bientôt —
par malheur demain je
pourrais être ça / le
poème effacé quand
tu appuies sur on — que
rien / qui plus n’interroge

en l’absence du soleil
dans la chambre / le regard
est déréglé — je vois les
lignes s’incurver / tracer
un objet sans gravité —
rien qu’une chanson en somme
ne puisse un jour éclaircir

combien de temps encore / c’
est indécidé — j’attends
un trait / que tu lances des
flèches dans le paysage
ou que tu partes en fumée
— il n’y a pas de système
binaire qui tienne / allez

 

1005. Why?, Elephant eyelash, 2005 | BV

 


 

Le premier morceau Crushed bones évoque sans ambages la première époque de Why?, un rap conscient, poli, articulé et aigu, dont l’enveloppe musicale détonnait sans jurer sur l’engagement parolier. Mais les morceaux suivants montrent des ambitions qui étrangement ramènent le disque vers une pop et un rock beaucoup plus conventionnels, sans toutefois, peut-être, avoir les épaules suffisantes pour sortir du diy. S’ensuivent des chansons qui ne sont certes pas désagréables, mais l’ensemble n’est pas franchement intéressant, même si évidemment les mots et leurs voix sont toujours bien présents. Un peu dommage tout de même, surtout quand on a connu Why?, en collaboration avec Odd Nosdam, avec le Split ep.

 

 

Frédéric Forte | Sentiments particuliers 1 à 5, numéro 4

Frédéric Forte est poète et membre de l’Oulipo. Il est notamment l’auteur de De la pratique (l’Attente, 2022), Nous allons perdre deux minutes de lumière (P.O.L, 2021), Été 18 (L’Usage, 2020), Dire ouf (P.O.L, 2016). Son premier livre, Discographie vient d’être réédité (2023) par les éditions de l’Attente.

Il y a d’abord eu Le sentiment général, couronne de sonnets parue dans la revue Catastrophes, puis l’envie ensuite de les prolonger de « sentiments particuliers » pour peut-être parvenir à un livre. Chacun des 14×14 poèmes de sentiments particuliers – dont voici les cinq premières séquences –, est généré organiquement à partir d’un vers du Sentiment général.

 

4.

fixe l’image au plafond pendant que
je creuse un grand trou dans la chambre — oui
la poussière / mais ce n’est pas le jour
d’arrêter — il fait beau / rien n’est visible
ici de toi ou moi — et le présent
appartient à tous en particulier
— quelque chose se passe à l’intérieur
de ça / un point qui devient l’essentiel
de la phrase — je suis ce que ton œil
a vu / le roi est nu à chaque fois

tu appuies sur on / le principal
peut disparaître — il n’y a plus de place
pour être autre chose maintenant
— et tout se passe indifféremment
dans l’air ou dans l’eau / comme un ballon
porté par un courant — tu regardes
dans le vide / ou la télévision
sans l’image — ce que tu entends
dans la voix de l’autre c’est le off


un point

n’est pas un pont / mais je fais
l’impossible pour aller
de a à b — le terrain
est miné / il faut passer
au travers c’est tout — et si
un pont alors le point / il
est un point le moins du monde

l’hiver en vase clos / à peine
une revue posée sur la
table — quand tu appuies sur on
elle est automatiquement
du temps perdu — une montagne
poussée trop vite dans les mots
disons / je le regrette — et puis
zéro défi à relever

le jour est technique / un lé
précisément coupé — je
ne sais pas quoi en faire / il
est à deux doigts d’être plus
divisé encore — à moins
que replié / lorsque j’entre
par mille voies dans la pièce

c’est ainsi que tu branches
de l’électricité
à l’image — une feuille
d’activité qui te
conduit dehors / où l’arbre
a poussé dans la nuit

je n’ai rien d’autre à
partager ici
avec toi / que le
sentiment le plus
pur mon général

au milieu de la chambre il n’y a
pas de sujet / ou le sujet est
un objet sur la forme duquel
je n’ai pas de prise — appuie sur on
tu verras bien que rien ne se passe
comme prévu / que l’œil ne sait pas
bien dans le trop peu d’information
quoi regarder — ce à quoi tu penses
n’est pas du tout ce que je vais dire

car les accidents arrivent —
celui-là comme un autre / il
n’est qu’à se pencher pour voir
— dès que tu appuis sur on
l’appareil il voudrait tout
rembobiner / n’éprouver
même le poids maintenant

me traversant
mentalement
tu fends le x
du paysage

je prends le risque / et c’
est irréparable —
en feu davantage
m’éloignant de toute
matérialité

oui ça fait du bruit — mais par
exemple si maintenant
tu appuyais sur on plus
rien ne te toucherait ni
ne subsisterait vraiment
de l’époque / un froissement
très à peine qui dans l’arbre

et pour tout objet / la ligne
si comme je l’espère elle
finissait par être un arbre
déréglée alors nous deux
et cela me toucherait
serions vraiment ici dans
le domaine du sensible

ici / mais le reste
inaperçu — quoi
d’autre dans la pièce
pas même un son / pas
ton clignotement