Voilà quelqu’un dont la gloire n’est probablement pas à la hauteur de l’œuvre accomplie. Leon Russell a mené une impressionnante carrière de sideman (piano) (408 mentions de crédits, dont 282 comme auteur/compositeur) avant même de graver son premier disque, juste avant de partir sur les routes avec Joe Cocker. Son premier album solo, éponyme, est une petite réussite, une joie musicale de ce que l’époque (1970) peut délivrer : deux Beatles, trois Stones, Eric Clapton, Klaus Voormann, Steve Winwood, Jim Gordon, B.J. Wilson… et Merry Clayton, la co-interprète historique de Gimme Shelter (la version bonus donne aussi la première version de Shine a Light) des Stones…
S’il n’y a pas le grain de folie qui puisse le pousser jusqu’au-delà du point de génie, l’album reste une référence (Glyn Jones et Denny Cordell aux manettes), tout comme l’influence de Russell sur des personnages aussi variés que Black Francis ou Elton John, avec de belles réussites : Shoot Out on the Plantation ou Roll Away The Stone…