346. John Campbell, One believer, 1991 | BV

 

 

Il faut que je m’explique. Certes le son et la production sont typiques des ces années, savoir-faire des 80s, cynisme des 90s, à moins que ce ne soit l’inverse. Mais il y a là-dedans 10 putains de bonnes chansons, de blues, de blues actualisé, mais sans être trop ouaté par la variété FM ou le rock-pop. L’histoire de Campbell est assez à l’image de la pochette. Dramatique et tragique. On a l’impression qu’il ne rigole pas, et lorsqu’il nous dit, en ouverture, que le diable est dans son placard et le loup à sa porte, on est plutôt enclin à le croire sur parole.

C’est un voyage dans ce monde parallèle, de déserts illuminés, de bars, de cercueils de petite taille, et d’ombres agressives, qui combine blues texan et atmosphère marécageuse dans une forme, produite à New York, dans la nuit de New York, cinglante et profonde à la fois, à l’image de la voix caverneuse de Campbell. Guitare lacérées et orgues hantées font de ce qui aurait pu être un honnête disque de variété louisianaise une œuvre inspirée et brûlante.