La 100e chronique, ça se fête !
Et ça se fête en déroutant le programme qui nous tire au sort les albums, en choisissant nous même le lauréat de cette centième !
Eh bien le choix n’est pas facile… les centièmes, ça mérite au moins une place parmi les disques préférés… des artistes préférés…
Déjà disons quel le disque qui aurait été tiré au sort aurait été : Another grenn world de Brian Eno (#580)… ce qui n’était pas mal du tout — il sera donc le 101e.
Eh bien j’ai choisi, le numéro de la semaine sera al numéro 31, The dark side of the moon, premier album du groupe (Pink Floyd, pour ceux qui n’auraient pas suivi) au palmarès.
Et d’emblée, plein de questions : pourquoi Pink Floyd, pourquoi ce disque ? et, s’il est si génial, pourquoi est-il seulement 31e ?
Je répond à ces questions sereinement : 1. Pink Floyd est, je crois, le groupe qui est mon favori parmi tous les artistes que j’aime très profondément, Stones, Bowie, Young… Ça ne s’explique pas : la diversité des paysages sonores, la lucidité lyrique, la qualité sonore… l’emportent. Je crois que c’est l’imaginaire esthétique qui dépasse tous les autres : More, Atom Heart Mother, Meddle, et même Wish you were here, Animals, Final cut… l’emportent sur la qualité intrinsèque et objective…. En réalité c’est Waters ou mieux, la soudure Waters-Gilmour qui fait la différence. Quoi que l’histoire ait retenu, quoi qu’on en dise et quoi que les deux parties récusent… et au-delà de leur définitive brouille actuelle (pas vraiment à l’honneur du guitariste d’ailleurs). Et puis il y a Mason, qui les embrasse chacun, et c’est tout aussi surprenant que touchant. Le batteur d’ailleurs en plein tour des morceaux datant d’avant Dark side, comme si Dark side marquait une rupture nette, un point de non-retour : c’est exactement ça.
Exactement ça : Dark side, comme symbole… De Pink Floyd, je crois que je préfère More, Obscured by clouds et Meddle… peut-être même Animals… Et, d’accord, Wish you were here, qui est peut-être l’album parfait. Mais non je choisis Dark side, comme album de la fin du monde… et album de la fin du rock.
Alors certes il n’est pas parfait, il a à mon avis un point faible, c’est Us and them (il y a quelques chose qui cloche, trop long, trop lent, trop autocentrée…). Mais alors, à part ça, il a deux chansons géniales, Time et Money, mais il a encore deux chansons parfaites, Brain damage et Eclipse, et enfin il y a deux pierres miliaires musicales indépassables : Any colour you like (à écouter à fond la caisse) et The great gig in the sky. On peut constater que pas beaucoup d’autres albums alignent ainsi les réussites — hormis les 30 albums précédents, vous me direz. Breathe, et les coupures vocales, et les bruitages, et l’histoire de son enregistrement… parfait. Et l’ironie, l’ironie du rock, de la contre-culture : indispensable.
Et la pochette ?