Ça commence comme on ne s’y attendait pas, d’un groupe sérieux et appliqué, qui nous avait délivré un très très beau premier album, Bu bu sad, en 2015 (#393 tout de même, ce n’est vraiment pas négligeable !). Un chef d’œuvre de morceau, par ailleurs implacable tube : Ciao ciao.
Certes le groupe de Veronica Lucchesi et Dario Mangiaracina s’est étoffé, a pris confiance, prend même des risques, et trouve un succès mérité. L’album est plein de mélodies très bien, méritoires et pénétrantes, il n’y a pas de faute majeure… probablement le côté grège du précédent lui donnait une fraîcheur majeure, mais enfin… “Voglio fare quello che non si fa” nous dit Lucchesi, et c’est bien ça. Matures, ils le sont, dans le style comme dans l’interprétation, même si on frôle la variété (mais consciente) çà et là. S’offre alors à eux, devant le succès et l’engagement, de maintenir le fil tendu de l’art, de taire la doctrine (Resistere), et d’offrir la surprise (Mai Mamma)… toutes tâches difficiles à tenir dans le monde de l’industrie culturelle actuelle, mais où les places mineures (comme l’Italie) peuvent largement surnager.
Une fois n’est pas coutume, je glisse la vidéo d’un concert (festival pour la paix organisé par eux à Bologne) parce que ces gamins sont vraiment beaux !