
Un disque représentant parfaitement les développements de l’avant-garde free, il est le fruit d’un trio pour le moins étonnant : un bassiste, le leader, auparavant méritant sideman d’une pléthore d’artistes de Benny Goodman à Archie Shepp et de Lenny Tristano à Sonny Rollins !, un clarinettiste, qui a jouté avec Dave Brubeck et qui est invité sur Mama too tight (#86, 1967) du même Shepp, Perry Robinson, et un batteur pour le moins obscur — mais très efficace — Tom Price (qui jouera avec Frank Wright)…
En 1967, Grimes disparaît de la scène, et de manière si radicale que tout le monde le croira mort. En 2002, on le retrouve dans un hôtel de Los Angeles, où il vivait depuis vingt ans, totalement désintéressé de tout ce qu’il s’est passé en jazz depuis son départ. Il recommence une carrière et ses explorations sonores, avant de succomber cette fois de la covid.
Le disque, pour être un vrai manifeste free, n’en demeure pas moins très écoutable, et même plutôt élégant, très réussi notamment sur le morceau titre (de Robinson) et sur For Django et le très réussi Sons of alfalfa de Grimes. La pochette est magnifique.