52. Pink Floyd, The piper at the gates of dawn, 1967 | BV

 


 

Premier album de Pink Floyd chroniqué ici. Comme on le sait peut-être, j’ai une certaine passion pour ce groupe ; ce disque est leur premier. Le groupe, alors constitué de Syd Barrett (principal auteur-compositeur, guitare, chant), qui le quittera en 68-69, Roger Waters (qui le quittera en 83-84, basse, chant), Nick Mason (qui apparaît sur tous les albums jusqu’à la fin) et Richard Wright (qui n’est pas sur Final cut), est repéré par la scène psychédélique londonienne tout en réfutant son appartenance à un quelconque mouvement hippie. Le groupe a en effet une ambition (et un destin) qui dépasse et de loin le Swinging London.

C’est un album étrange, puisque Barrett est très versé sur une pop de chansons brèves présentant différents marginaux, tandis qu’en collectif, on imagine déjà des architectures sonores plus sophistiquées et moins immédiates.

Pas besoin de s’appesantir sur ce disque, par ailleurs très bien produit ; on regrette l’absence des simples de cette époque (See Emily Play ou Arnold Layne) mais on a des compositions très fantaisy (The Gnome), voire mystiques (Chapter 24), des balades anglaises mélancoliques (Mathilda mother), et bien entendu des innovations et excursions sonores planantes et cosmiques (Astronomy Dominé et Interstellar overdrive), ou plus brutalistes (Pow R Toc H), avec des coups de génie (Lucifer Sam, Chapter 24, Mathilda donc).

On voit déjà les fragilités de Barrett et les Waters qui dorment (timide mais résolu Take up thy sthetoscope and walk), et on imagine toute la difficulté de passer à un second opus, après un tel déferlement de violence musicale belle. Ce sera A saucerful of secrets, moins abouti, plus transitoires, avant la rampe de la gloire qui de More mènera à Dark side ou The wall, mais c’est une aure histoire. Barrett sera remplacé finalement par David Gilmour (qui n’est pas présent ici, contrairement à ce que veut faire croire une couverture d’une réédition), Waters prendra la maîtrise du texte et de la composition… Nick Mason, dans les années 2020, avec son groupe Saucerful Of Secrets, justement, reprendra le répertoire pré-Dark side, et reprendra, d’ici, Overdrive, Dominé, Lucifer Sam et Bike, pour la plus grande joie des fanatiques vieillissants…

Ah oui, un disque parfait pour l’été.