339. Al Green, Let’s stay together, 1972 | BV

 

 

Le coup de génie de cet album quasi parfait (le suivant, Call me (#331), est encore plus abouti) réside dans sa simplicité fulgurante, mais d’une technique maîtrisée. Je reçus un jour un cours de batterie, et le professeur (salut) me dit : bon, écoute la batterie d’Al Green ; écoute juste la batterie pour saisir ce qu’est un rythme qui groove sans en faire des caisses.

Évidemment, le morceau éponyme qui ouvre l’album, impérissable tube et classique, remis à l’honneur par les cinéastes, a fait beaucoup ; mais dès le deuxième (La-la for you), on voit la maîtrise de la composition aussi bien que des arrangements. Et cela se poursuit comme ça, fourmillant d’idée et gorgé d’une tension érotique certaine, faisant de l’opus l’une des perles de la soul moderne, oscillant entre slow sucré sans être sirupeux (How can you) et saccades dansantes (It ain’t no fun for me).