Virginie Gautier | Les déprises (05)

Les Déprises est un travail poétique en cours d’écriture, le débord d’un récit qui m’a amené à m’interroger sur la question des ZAD comme zones à défendre. Cette forme poétique est traversée par l’idée de recyclage.

Virginie Gautier mène un travail plastique autour de questions d’espaces et de paysage tout en enseignant les arts visuels. À partir de 2008, elle poursuit ses recherches à travers l’écriture, publie plusieurs récits aux éditions du Chemin de Fer ainsi qu’aux éditions Publie.net dont elle co-dirige la collection de poésie, L’esquif. Elle est actuellement en contrat doctoral en recherche et création littéraire et chargée de cours à l’université de Cergy-Pontoise.

 
 

-s’espace                    venus l’un par l’autre                    qui connaît quelqu’un qui connaît son

frère                    sa sœur de lutte de l’année dernière                     les ramène au printemps

                    ni trop jeunes ni trop âgés pour fonder cette nouvelle                    Amérique

à cet endroit les heurts sont inévitables                    (combien sont-ils dans l’habitacle ?)

                    ils vont et viennent avec des brins de paille                    le torse                    les

lobes                    la lèvre inférieure perforée d’un roseau                    tapissent un nid (un

four) d’argile jaune or                    vont et viennent avec une brouette                    comme gens

de brousse                    la terre crue qu’ils découpent                    _coupent                    tracent

surtout                    une pelote de lignes aux maillage des haies                    aux baraques

                    aux gourbis                    aux AG aux habitats légers                    des lignes sur

-tout                    des lignes jusqu’à la nuit très noir-

 

 
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