On peut se demander l’intérêt de chroniquer un disque des Rolling Stones de 2005 (alors d’ailleurs que vient de paraître un nouvel opus en 2023, Hackney Diamonds, le premier sans Charlie Watts), et a bien pu l’écouter alors ?
Oui, mais la question se pose depuis Some girls (en 1978). Depuis Some girls en 1978 et jusqu’à celui-ci, les Stones ont fait paraître sept albums, sept albums en pratiquement 30 ans, un album tous les 4 ans à la louche : on ne peut pas dire qu’ils ont occupé le terrain (probablement n’en ont-ils rien à branler, préférant écumer les routes, notamment entre 1997 et 2005, ces dix années d’anniversaires variés qui les ont conduits à tourer intensivement). Qu’ils soient bons ou mauvais importe peu : c’est un album des Stones, un petit évènement, et la certitude d’avoir une tournée avec les morceaux favoris des gens. (On peut d’ailleurs leur reprocher, tout de même, de sortir des live insignifiants, avec les sempiternels Sugar, Flash, Satisfaction.)
Bref, l’album : trop long ça c’est certain, mais pour le coup ce n’est pas le seul dans ce genre. Mais vraiment, c’est dégueulasse, la loi du CD, seize morceaux, dont une bonne partie de remplissage. Pas des morceaux horribles, mais plusieurs certainement sans intérêt. Donc l’album aurait gagné à être plus léger, d’autant qu’il comporte des extravagances (les petites lubies de Don Was), comme l’incomparable Laugh… I nearly died (déjà le titre…), et deux ou trois perles typiquement stoniennes, qui vont directement dans la compilation, comme l’implacable Back of my head.
Les Stones font du blues, du rock, il n’ont pas beaucoup d’idée ici, j’ai toujours des doutes sur leur représentation par Don Was, je ne sais pas si c’est un bon gars, Don Was, mais enfin, ils ont toujours ce talent de faire avec peu, et ils sont sympathiques, aussi. Faut le dire. Et la pochette est la plus belle de tous ces foutus albums dont on a rien à fiche.
L’album a été déclassé dans la Souche, suite à cette nouvelle écoute attentive.