Né à Paris en 1968, Jérôme Ferrari, après avoir été, durant quatre ans, professeur de philosophie au lycée international d’Alger, vit actuellement en Corse, où il enseigne depuis 2007. Chez Actes Sud, il a publié trois romans : Dans le secret (2007 ; Babel, 2010), Balco Atlantico (2008) et Un dieu un animal (2009).
Hors-Sol s’est entretenu avec Jérôme Ferrari à l’occasion de la sortie de son dernier roman Où j’ai laissé mon âme, publié en 2010 chez Actes Sud. Il nous lit également quelques pages ici.
1957. A Alger, le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani, avec lequel il a affronté l’horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d’Andreani, d’un tortionnaire à l’autre : les victimes sont devenues bourreaux. Si Andreani assume pleinement ce nouveau statut, Degorce, dépossédé de lui-même, ne trouve l’apaisement qu’auprès de Tahar, commandant de l’ALN, retenu dans une cellule qui prend des allures de confessionnal où le geôlier se livre à son prisonnier. Sur une scène désolée, fouettée par le vent, le sable et le sang, dans l’humidité des caves algéroises où des bourreaux se rassemblent autour des corps nus, Jérôme Ferrari, à travers trois personnages réunis par les injonctions de l’Histoire dans une douleur qui n’a, pour aucun d’eux, ni le même visage ni le même langage, trace, par-delà le bien et le mal, un incandescent chemin d’écriture vers l’impossible vérité de l’homme dès lors que l’enfer s’invite sur terre.
Le 5 mai 2011, Jérôme Ferrari nous accordait un entretien pour son roman Où j’ai laissé mon âme dans le cadre d’une série sur les romans de 2010 qui nous ont marqués. C’est dans le salon de son hôtel que nous décortiquons ce grand texte sur la culpabilité et la complexité de l’histoire, et puis aussi sur l’Algérie.