
L’avantage de vivre dans un autre pays est d’accéder à toutes les petites choses, expressions, produits, coutumes ou chansons, qui ne transpirent pas des frontières dudit.
Rino Gaetano, par exemple (chez nous ce serait que sais-je Cœur de Loup ? Rémo Gary ?). Que dire, par rapport aux autres ses collègues, Battisti ou Dalla ? D’abord une voix, typiquement écorchée, bon, il n’est pas tout seul. Ensuite un certain désespoir traduit d’abord en ironie, puis en une mort rapide (à 31 ans), dont les circonstances sont loin d’être élucidées (suicide ou services secrets, qui sait ?).
Sous ses airs nonchalants, Gaetano balance, et balance fort : sur la société, la politique et l’inutilité de tout ce cirque. Il y a des morceaux plus « légers » (Glu glu, Al compleanno della zia Rosina, Berta filava), mais il y a aussi de sacrés skuds — ceux-là on ne les entend pas siffler chez Guccini par exemple : Rosita, Sfiorivano le viole, le titre éponyme.
Ou Cogli la mia rosa d’amore La production est rèche, mais honnête (ça aussi c’est un peu différent de l’époque très léchée), la pochette est magnifique.