
Paolo Conte est connu pour le morceau éponyme, Via con me ou Come di, et tous ces morceaux — à mon avis, ou à mon souvenir — ont explosé en France dans les années 80, à la faveur d’une compilation, d’un live ou même de publicités télévisées.
Mais Conte a évidemment une longue carrière derrière lui, et on peut dire sans rougir que ses premiers albums sont de petits chefs d’œuvre de chanson à texte (et à musique), à la Simon ou Newman. Les deux premiers albums, intitulés tous deux sobrement Paolo Conte (dans la Souche, respectivement #131 pour celui de 1975 et #389 pour celui de 1974), sont indispensables. Celui-ci, outre le tube éponyme, est tout à fait beau également, sans doute un peu moins surprenant, astucieux ou provocateurs. Mais Conte rencontre le succès international et, tout en conservant son bagout et son élégance retenue, va entrer obliquement dans les années 80 — dont il est l’un des piliers, finalement — en tout cas un de ses décorateurs emblématiques.
Le ton est détaché, toujours à la limite de la rupture et rares sont les morceaux moins mélancoliques ou ironiques (Bartali) ; mais il a de magnifiques lettres déchirantes, Uomo camion ou Arte, ou Rebus. Je me dis que la pochette est exactement ce que vous trouvez à l’intérieur : un type d’un âge certain, pince sans rire, avec une moustache et un piano.