Alain Badiou . Sarkozy : pire que prévu | Les autres: prévoir le pire

SARKOZY : PIRE QUE PRÉVU | LES AUTRES : PRÉVOIR LE PIRE

SARKOZY : PIRE QUE PRÉVU | LES AUTRES : PRÉVOIR LE PIRE

 

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SARKOZY : PIRE QUE PRÉVU | LES AUTRES : PRÉVOIR LE PIRE

ALAIN BADIOU

Dans ce septième volume de la série « Circonstances » Alain Badiou tire les enseignements politiques de la présidence catastrophique de Nicolas Sarkozy. Les prochaines élections présidentielles lui offrent l’occasion d’affirmer son opposition de principe au prétendu choix démocratique que constituerait le « vote ». Ce dernier ressortit selon lui à un pur et simple « choix forcé qui annule toute pensée autonome et tout désir vrai ».

Le vote se présente comme un choix démocratique. Mais la condition de ce choix, le choix premier, le choix du choix, c’est de voter, c’estd’avoir foi dans le vote.

Ce choix primordial, tenu en réalité pour une évidence (dont le nom usurpé est « démocratie  »), est tout simplement l’acte d’allégeance au système politique existant. Il résume la religion dont nous devons êtres les fidèles croyants. Cette religion proclame qu’il n’y a rien de mieux à faire en politique que de participer au consensus « démocratique », dont le vote est la cérémonie. Nous crions en choeur « vive la démocratie ! », même si rien d’acceptable, encore moins de créateur, n’en résulte pour notre existence réelle – singulièrement l’existence des travailleurs ordinaires, pour ne rien dire ce ceux qui viennent de contrées démunies et lointaines –, exactement comme dans d’autres siècles même le plus miséreux des serfs devait crier avec ferveur « vive le Roi ! », « vive notre bon Roi ! ».

Que faire et que dire si l’on tient que cette foi est aberrante, comme on le voit tous les jours ? Comment résister aux délations et inquisitions qui, si vous vous soustrayez au consensus, vous désigne à la vindicte générale sous les noms que toute religion invente pour ses apostats (« Totalitaire ! », « Fasciste ! », « Stalino-maoïste ! », « Antisémite ! ». J’en passe, et des meilleurs.)

Nous pouvons au moins trois choses :

- Profiter sans vergogne d’une conjoncture électorale particulièrement peu exaltante pour montrer que nous avons affaire à un choix forcé qui annule toute pensée autonome et tout désir vrai, et cela pour absolument rien. Il faut pour ce faire en passer par une critique décisive du concept de « gauche », qui sert depuis deux siècles à déguiser en « choix de société » une variante de la cérémonie politique en l’honneur du Capital.

- Organiser la résistance à l’increvable argument  : « en effet, le parlementarisme, ce n’est pas fameux, mais tout le reste est pire ». Argument qui revient à prétendre qu’il y a un pire qui est moins pire que le pire.

- Montrer que se soustraire à cette convocation par l’État qu’est le vote est une condition subjective de la liberté. La liberté de créer obstinément les lieux nouveaux d’une politique d’émancipation.

 

Sommaire

  • VOTE ET SOULEVEMENT POPULAIRE
  • VOTE ET PARLEMENTARISME
  • UNE DROITE EXTREME
  • LA GAUCHE : ELEVATION DE L’IMPUISSANCE COMPLICE AU STATUT D’IDEE

 

Editeur : Éditions Lignes
Prix : 9,50 € 
Nombre de pages : 96 pages
Date de parution : 16 mars 2012
ISBN : 978-2-35526-101-5
EAN : 9782355261015

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