Virginie Gautier | Les déprises (06)

Les Déprises est un travail poétique en cours d’écriture, le débord d’un récit qui m’a amené à m’interroger sur la question des ZAD comme zones à défendre. Cette forme poétique est traversée par l’idée de recyclage.

Virginie Gautier mène un travail plastique autour de questions d’espaces et de paysage tout en enseignant les arts visuels. À partir de 2008, elle poursuit ses recherches à travers l’écriture, publie plusieurs récits aux éditions du Chemin de Fer ainsi qu’aux éditions Publie.net dont elle co-dirige la collection de poésie, L’esquif. Elle est actuellement en contrat doctoral en recherche et création littéraire et chargée de cours à l’université de Cergy-Pontoise.

 
 

-nuit très noire/                    où l’on se cale                    on se lèche les plaies                    c’est

dehors qu’est la sauvagerie                    le monde hérissé de panneaux de balises

                    occupe toute la place                    te saisit par le col                    à revers

aussi c’est ça                    défaire                    c’est toute l’entreprise                    détourner les

tournures                    désosser les petites mécaniques                    _calés dans les fourches

d’un arbre ils imitent le cri de certains animaux                    (des oiseaux particuliers)

ils sont la présence invisible pendant les pourparlers                    avance peuple des noues

des roues des pieds nus                    foule masquée                    gens des caravanes

avance                    pour un énième traité de Grande Paix                    puis ramasse là tes

mauvaises graines                    dégage ton troupeau                    c’est assez joué avec l’enjeu

des rout-

 

 
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