« Le ciel est muet, ne fait l’écho qu’au muet. » (Kafka)
FROISSEMENT
… comme une fine pluie de particules sur la peau, minuscules chutes météoriques dont il percevait les impacts avec tant d’acuité, chaque syllabe, chaque atome de son lui apparaissait avec une si grande netteté, une si grande précision, et tout son corps recueillait cette langue qui s’éparpillait en un volètement de molécules composant l’ombre d’un chant fissuré…
en poème – fin de ce qui est authentique
esthétique – authenticité
plus profonde peut-être. (Carnets)
➢ dans un espace qui à la fois les accueille et les sépare
➢ les sensations
➢ éloignées / retrouvées
➢ transfigurées
➢ réalité poétique et métamorphose
« Car la poésie n’est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l’épanouissement splendide de l’aurore – pas plus dans la tristesse que dans la joie. Elle est dans ce que deviennent les mots atteignant l’âme humaine, quand ils ont transformé le coucher du soleil ou l’aurore, la tristesse ou la joie. Elle est dans cette transmutation opérée sur les choses par la vertu des mots et les réactions qu’ils ont les uns sur les autres dans leurs arrangements – se répercutant dans l’esprit et sur la sensibilité. » (P. R.)
➢ passion de la réalité
➢ passion du langage
➢ passion du réel
« blessé de réalité, et en quête de réalité. » (P. C.)
« Un élan pousse l’homme à buter contre les limites du langage. » (L. W.)
Annuler les images au fur et à mesure qu’elles surgissent… (Carnets)
Oui
la marche sonore du poème
les vibrations de l’air
l’image expirante
concise affûtée
« la pointe à l’œil »
la percée du langage
« … l‘humanité minérale du langage. » (P. F.)
« Contempler, c’est s’évanouir dans les choses. » (H-F. A.)
… avec lui tu accompagnes les traînées du vent qui effleurent la surface du fleuve, les feuilles et les branches emportées par les courants, tu suis les mouvements capricieux des hordes d’oiseaux qui traversent le ciel, tournoiements et métamorphoses pour confondre l’adversaire, masse compacte puis tracés filiformes ou taches dispersées – point ligne surface -, tu dérives au gré de ces formes mouvantes qui s’éclipsent dans l’horizon…
Je sens la peau de l’air, et pourtant nous demeurons séparés. (Dans la chaleur vacante)