Nathanaëlle Quoirez naît pas morte en 1992. Écrit depuis longtemps quand même surtout des textes poétiques. Est passée par les arts du spectacle. Explore la lecture et la performance poétique. Donne des ateliers d’écriture et de théâtre. Bidouille des livres minuscules sur sa machine à écrire. Attend. Se trouve sur Facebook. Ailleurs parfois : ab imo pectore
je mincis
à ma bouche
langue ne te retourne pas
aboyer pour mes luttes
chien de falaise blanche
puissant voyou de gueule
retourne mon oblique
atteint ma trajectoire
mektoub de l’incroyant
langue
crie le feu à mes rangs
pour ma patrie d’insultes
enchâsse le discours
entre deux tortionnaires
je me vis pour mourir
langue
j’ai côtoyé mon pire
sans toi dans mon oubli
langue
stigmate de l’insincère
creuse et je rougis
dans le poumon des lettres
je mincis
dans le crassier des mots
maman avait chanté
mon alphabet sans le connaître
creuse et je m’immole
à lire le ventre du carême
sans toi le feu puissant
dévore le grand voyant
j’ai mal à redoubler
la classe mélancolie
nous frères et sans parents
la main tenue dans l’hémisphère
nous mal à langue
l’enfant fou qui libère
j’ai dévoyé l’oiseau
pour abîmer ton ciel.
*
appelle mon corps
ardoise périssable
racket de l’addition
le multiple zéro
c’est de se sacrifier
et de boire à la rame
l’immobile vertige
matin déshabillé
je me guéris je me conteste
je décroise le dieu
resté prostré au sein immaternel
frappe marteau à gorge brune
le délire de mon sang
à la veine éclatée
de la tempe du buveur
frappe la maladie immonde
innommé de l’été
crâne à chair viande
tu pourris de m’aimer
j’ai patience à ma fin
pour absoudre mes vers
j’ai patience à ma fin
pour bousculer mon chant
j’ai patience à mon meurtre
dans l’extase du lent.
*
creuse humeur
le corps des prétentions
et la messe de famille dans le repas des vaniteux
creuse sans oublier
la tarière idéale
elle débouchera de l’orifice de la parole
palabre du siège scabreux
le canard immondice
les hommes tels
les femmes grasses de rire
les femmes griottes laides sans mari
les hommes cacophoniques
les hommes sales de leurs assises
creuse humeur
méchante humeur du canard de l’enfance
creuse un trou syllabique dans le revers de la cuisse de poulet
nettoie méchante humeur
frotte l’éponge aux entournures minables
attaque méchante humeur
les discussions les lentes et les continuelles
les ordres de la réassurance
le besoin des yeux
creuse humeur
en bout de table
l’ennui malade
les affectés
demain les tiens seront pleurés à la tombe
tu auras creusé
et colle de honte pour l’avenir
frappée d’impuissance
tu prononceras le mot de solitude
tu t’appartiendras canard
dans ta grappe de sucre liquide
ivre
dévalant la pente humaine de force.
*
cru à reculons, comme une dent sous l’histoire
comme un colère larvée dans les sourcils
émaillé de sincérité
émaillé en texte
donne envie
de découvrir ses haches, ses fleurs
bref j’aime beaucoup cette suite de NQ
thanks Parham !