Nous sommes extrêmement ravis de publier plusieurs poésies (sur plusieurs semaines) de Fabrizia Ramondino extraites de son recueil de poésie Per un sentiero chiaro (Einaudi, 2004), traduits par Emanuela Schiano di Pepe.
Fabrizia Ramondino (Naples 1936 – Formia 2008). « Ces minuscules verres échoués sur la plage ressemblent à tant de vies humaines, qui sait d’où ils viennent »
Secret
La porte est vitrée
elle n’a pas de secrets
comme dans un basso de Naples ou en Hollande.
Sauf le plus secret des secrets :
qu’est-ce que je fais moi
dans cette maison ?
Suspension
J’ai appris à attendre le soir
sans qu’il n’arrive rien, à perdre
sans la gâcher ma journée.
Il y a un grand abîme sous ma maison
comme une voûte entre moi et mes désirs.
Je serai quoi dans l’oreille de la mer?
Hécatombe de phalènes
L’aube
se tisse
de cris d’oiseaux
mais le soir
une toile d’araignée immense
se tresse
aux éclats des gamins
et dans leurs yeux s’aveuglent
les papillons nocturnes.
Mais autour de ma lampe perpétuelle,
la vue retrouvée,
ils meurent usés
par mon obstination.