Parham Shahrjerdi est écrivain et critique, fondateur du site Espace Maurice Blanchot et de la revue multilingue Poetrymag. Il est également à l’origine des sites Antonin Artaud et Jacques Derrida. Auteur d’un récit Passé composé de ma mort, d’un essai biographique L’Odyssée de Bâmdâd (sur Ahmad Shamlou, poète iranien contemporain), traducteur de Maurice Blanchot en persan (La folie du jour, L’attente l’oubli). Editeur d’œuvres importantes de la nouvelle littérature iranienne (interdites par la censure), et, en persan, d’œuvres de J. Baudrillard, J. Butler, G. Deleuze et G. Bataille. Photographe par intermittence, il travaille sur La photo à venir.
Elle aura lieu, la catastrophe. Elle aura son lieu, dans son temps, dans son espace.
Un temps: dépassant tout temps, dépassant ce temps.
Un espace: un espacement dans l’espace, espacer tout espace.
Lorsque l’astre ne (re)vient, elle ne cesse de (sur) venir.
Ecrire en l’absence de ce qui ne…
La catastrophe a lieu ailleurs que dans son propre lieu.
Un ailleurs a soudain lieu. Un non-lieu a eu lieu.
L’astre arrêté. L’accomplissement arrêté. Tout devenir suspendu.
La catastrophe a lieu dans l’arrêt: arrêtant tout sauf son propre arrêt.
La catastrophe, elle demande une préparation, une élaboration, ainsi elle s’accomplit, et puis, elle survient naturellement.
On la repousse, on la néglige, on l’oublie même. Mais la catastrophe n’est jamais soudaine, elle est lente, trop lente parfois. C’est sa lenteur qui l’agrandit.
Avec tes mains, tu prépares l’intenable.
Comment l’accueillir ? Est-ce qu’on s’ouvre à la catastrophe? Qui ne s’ouvre pas, se déchire. Et qui s’ouvre ?
Arrêter l’astre. Effacer toute possibilité. Le temps avançant, rien ne changeant.
Le désastre, autrement dit: que rien ne change, que rien ne règne.