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Benoit Jeantet • Et dans l’ennui se tordre (4)

A farmer in the city quoi qu’il en soit. Un jour, alors, il est sorti de son lit. A enfilé une robe de chambre à la sauvette. S’est souvenu de la neige. Et qu’il avait été plus jeune, avant.

Beaucoup plus tard, vers l’adolescence, me dit-il, je n’aimais plus tellement ça, le riz au lait.


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J’avais dans l’idée de t’écrire un polar, me dit-il. Mais j’avais pas trop envie que tu meures comme ça. Enfin, pas si vite.


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Je mange des tartines, me dit-il. Et c’est franchement ce que j’ai fait de mieux aujourd’hui.


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On a fini par faire une pause dans ce café où, il y a fort fort longtemps, tout un tas de vieux acteurs venaient jouer les spectres alcoolos-faucheman, me dit-il. Ce café que t’aimais pas et que t’aimerais encore moins vu comment du bout de la rue il vous fait tout son tralala de clins d’œil appuyés et mon dieu que tout ça est dans le plus pur mauvais esprit bistronomique comme ils disent. Et donc en terrasse, comme des princes, on a fini par prendre place. Baptiste a voulu une limonade. Lucie, une grenadine. Au départ, j’avais dans l’idée de leur faire voir un peu le square Léon Serpollet. La limonade et la grenadine, entre autres, c’était juste pour ça. Et donc…Oh et puis zut. J’ai envie d’un autre verre. Et puis, c’est su de tous , quand on a soif on fait n’importe quoi. Et donc pour ce soir on en restera à cette terrasse, à la limonade de Baptiste et à la grenadine de Lucie. Voilà.


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On buvait un café, me dit-il. C’était rue Hermel. Sam cirait ses boots avant d’aller à son casting. C’était un casting pour une pub Range Rover. Peg portait un joli pull en coton. Sam a joué un disque. C’était Lescop. On a bien aimé. Puis Peg nous a fait à manger. C’était du foie de veau. Puis Peg m’a pris un peu à part. C’était pour me demander si je voulais bien accompagner Sam à son casting. J’ai dit que bon ben oui c’était d’accord. Après Sam s’est mis à repasser sa chemise bleue-casting et alors je lui ai dit : « Et si je t’accompagnais à ton casting pour cette pub Range Rover… » Et encore après Peg est partie bosser. C’était dans une boite de prod qu’elle bossait. Elle nous a embrassé. Son haleine était chaude.


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Oh tiens, me dit-il, hier matin j’ai vu cette fille, tu sais, celle qui aime bien te laisser avec tous tes bonjours sur les bras. Elle est espiègle ou malpolie. Ou les deux. Tu ne l’aimes pas. Je comprends. Tu ne l’aimes pas au point de sur cette fille espiègle ou malpolie ou les deux tous les matins te casser le nez avec tes bonjours. Je comprends. Elle est jolie. Et son regard aussi profond qu’une limousine, c’est à ne pas croire.


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Les veilleurs de nuit ont les yeux bouffis de sommeil, me dit-il. C’est pas pour autant qu’ils s’échappent au moment d’éplucher leurs oignons. Quand il faut y aller, les veilleurs de nuit, ils y vont.

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Les feuilles jaunissent, me dit-il. On déjeune. Encore cette fin d’automne qui ne nous rajeunit pas.


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Moi, la nuit, me dit-elle, j’ai toujours près de moi 110 mouchoirs pour les très gros chagrins. Double épaisseur. Classiques. Douceur et résistance, tu mords l’esprit chouchou. Moi, la nuit, jamais je ne dors. Je suis triste oui mais au moins je surfe sur ma tristesse maboule en brasse coulée. J’ai pour moi la jeunesse et en plus je t’emmerde, vieux con.


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La bouteille de Beaujolais nouveau m’a fait faire ce qu’elle a voulu, me dit-il. Et même des gestes avec ma bouche, oh si tu savais. Non mais c’est à croire que toute la nuit je l’ai gavée d’amour, la bouteille de Beaujolais nouveau. Toujours est-il que ce matin, redoutant sans doute que notre histoire ne prenne un tour par trop conjugal, elle m’a prié d’aller cuver ailleurs si j’y suis, la bouteille de Beaujolais nouveau. Voilà.


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Passé tout près de la rue Tourlaque, me dit-il. Il faisait beau. Quelques vers de Kiki Dimoula m’avait tenu compagnie, oh juste le temps de remonter la rue Ramey et pfuit, voilà, envolés. Passé tout près de la rue Tourlaque. Il fut un temps où, là-bas, j’allais voir cette dame. Des fois je lui offrais des fleurs. Et toujours je baissais les yeux au moment de lui tendre le bouquet. Des fois c’était des fleurs blanches. Des fois c’était tout mélangé. Un jour elle a fermé la porte très vite derrière moi et puis…Cette dame m’impressionnait. J’étais jeune. Très jeune. Elle est morte, depuis. Passé tout près de la rue Tourlaque. Cette dame, tu sais, j’aurais bien aimé…Lui dire que…Enfin. Parfois, dans la vie, on fait du chemin et on aimerait que ça se sache.


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On a tous besoin de fabriquer son image, me dit-il. Le hic c’est que je ne suis pas bricoleur.


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Il est six heures du soir, me dit-il, et nous sommes en présence d’un phénomène surnaturel. Le gros Michel commande son bock à se vider cul sec comme ça tout seul comme d’habitude. Il porte son chandail rouge. Ce matin il s’est rasé à l’ancienne et vraiment il est fier de lui. Il peut. Des hommes de ce métal, libres et robustes, longtemps qu’on en fait plus. Il est six heures du soir et le gros Michel aime toujours autant lire le journal du coin en trempant doucement ses lèvres dans la mousse par ci par là. Et c’est là qu’il les voit : le cordonnier taciturne, la gardienne de chèvre bègue, le vieux prof de maths qui résout ses problèmes d’arithmétique sur les murs des maisons, oui c’est là qu’il les voit, sortis de nulle part, et déjà ils s’approchent du bar pour lui parler à touche touche. Il est six heures du soir et alors le gros Michel se commande un autre bock.


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Le comité des fêtes cherche un trésorier et une secrétaire, me dit-elle. L’association Culture et loisirs organisera bientôt une soirée karaoké et tartiflette. Et moi je promets de t’aimer au moins jusqu’à l’autoroute.


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Nous sommes le soir et c’est triste comme une banane flambée au gasoil, cette affaire-là, me dit-elle. Ce jour, le secteur de pétanque de Quillan tenait son assemblée générale. Pour le moment, personne n’a souhaité en prendre la présidence.


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Et oui, me dit-elle, en 2013, juste après la fin du monde, la fanfare “Tonton a faim” fêtera ses vingt ans d’existence. Une tournée est prévue à travers toute l’Europe mais surtout les Corbières. Et sinon, j’ai deux invits pour la fête de la châtaigne et de l’agneau du pays cathare. Tu viens ?


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Si, me dit-elle, Maman, c’est bien ce que cela semble être, alors ce serait une chose bête et sale que cette montagne froidement exécutée par la brume, un certain dimanche 4 novembre, lors d’une énième attaque suicide près de la frontière catalane. Et sinon, que le diable t’emporte toi et ta bonne fatigue du loisir, ta mobilité lente et silencieuse. Laisse-moi la place et mets la table- des assiettes à soupe, hein- feignasse.


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Le promeneur était en tongs, me dit-elle. Sur son tricot de corps on pouvait lire : ” François frites fraîches”.


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Oui mais non, me dit-il, le turbot n’est pas un poisson qui se mange vite.


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Je n’ai pas couché pour réussir, me dit-elle. On a fait ça debout.


Benoit Jeantet • Et dans l’ennui se tordre (2)

A farmer in the city quoi qu’il en soit. Un jour, alors, il est sorti de son lit. A enfilé une robe de chambre à la sauvette. S’est souvenu de la neige. Et qu’il avait été plus jeune, avant.

Alors la vie s’est assise en terrasse, me dit-il. Juste à côté de moi. Elle portait une jolie robe à bretelles et des escarpins plats. La robe était un peu courte. Bref. J’aimais bien ses lunettes, sinon. Des lunettes de psy. Ses lunettes, ça lui donnait un air professionnel et bienveillant, tu vois. Elle a commandé un jus d’orange avant de décroiser ses jambes. C’était les jambes d’une fille perdue. Des jambes qui revenaient au pays après avoir fait le mauvais coup. Celui de trop, peut-être. On ne sait pas.


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L’amour fait la roue, me dit-elle. Je sens que ce samedi, déjà, nous encercle.


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Viens voir, me dit-elle, tu dirais l’amour assis, là-bas, sur ce banc. Non?


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C’est un mercredi comme ça dans la vie, me dit-elle. Qu’on me donne un bout de table. Si possible en terrasse. Un rêve. Blond ou brun, je m’en fous. Et même si ce rêve me fait mourir le cœur après coup. Peu importe. Qu’on me donne un semblant de futur. Entre les pieds d’une chaise et la rue. Même si c’est court. Le deuil en violet j’en peux plus.


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Non mais, les grottes, me dit-elle, je trouve ça super érotique.


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Je n’ai jamais tellement aimé ça, les endives, me dit-il. Ça fait prolétaire du sexe, je trouve.


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Cette fille, me dit-il, c’était comme un goûter retrouvé au fond d’un vieux sac. Elle avait une tête de petit beurre et moi je la bouffais des yeux.


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On buvait nos bières, me dit-il. Le jour déclinait. On se parlait pour la première fois comme si c’était la dernière, en y mettant tout ce qu’on pouvait trouver de rires et de franchise. Pas loin, un homme étendu par terre. Saoul. T’aurais dit que, déjà, il vomissait la lune.


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Je ne suis pas folle, me dit-elle. C’est juste que je me trompe beaucoup.


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Mon mari a pratiqué l’onanisme de très longues années, me dit-elle. Puis, soudain, il s’est mis au jus d’ananas.


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Hier, me dit-il, j’ai suivi une fille dans la rue. La fille, dans le fond, je m’en foutais. Ce qui m’intriguait, c’était cette queue de cheval qui lui descendait jusqu’au milieu du dos. Cette queue de cheval, tu aurais dit qu’elle respirait.


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Mon premier chagrin d’amour s’appelait Lucie, me dit-il. En principe, Lucie, voilà, c’est la lumière. En principe c’est ça. Mais prudence. Prudence. On ne sait pas. On ne sait plus. C’est qu’on approche des rumeurs de la quarantaine. C’est que le monde, vers cet âge, je sais pas pour vous, monsieur, je sais pas, une chose est sure, moi ça me donne de l’effort, le monde, vers cet âge. Ah ça oui.


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Le Latin, me dit-elle, c’est une langue très ancienne qui a fini par s’éteindre et voilà. Les langues, c’est comme les flammes. Je vois les choses comme ça. Et si donc plus personne pour souffler dessus, elles finissent par s’éteindre à petit feu, pfuit, et alors ça devient des cendres. Ces cendres, le vent va ensuite se les disperser aux quatre coins du triste monde et alors, en retombant, elles se mélangeront à la terre. Deviendront des poussières comme les autres. Et on n’en entendra plus jamais parler.


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Le vieux metteur en scène, me dit-il, ah ça oui, il l’aimait le café de Maman. Une fois, il lui a même dit qu’il aurait mieux fait de se marier avec une femme comme elle. Une qui, au moins, savait faire le café. Au lieu de ça, il avait épousé une dizaine d’actrices. Certaines, c’étaient de vrais garçons manqués. D’autres, des comédiennes réussies. Il disait. Mais toutes buvaient du thé vert, pouah, et au bout du compte alors il avait divorcé.


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Maman qui le voyait venir, avait toujours su que derrière chaque artiste avec un grand A se cache un séducteur avec un petit s, Maman avait louvoyé par politesse, vous savez, feignant d’être étonnée que toutes ces histoires ne lui aient pas encore donné l’idée de faire un film. D’écrire une pièce, tout ça. Et lui alors ça l’a fait beaucoup rire, cette petite stratégie d’évitement. Puis il a dit cette chose que je n’oublierai pas de sitôt. Il a dit qu’une oeuvre d’art, ça ne pouvait pas être un règlement de comptes. Non. Ça ne pouvait pas.


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Moi, alors, me dit-elle, mon petit truc en plume, ça consiste à faire résonner l’infiniment grand, l’infiniment petit et la dimension humaine. Je suis chanteuse de rue et ma voix c’est tout rouge sanglant. Parfois, les gens, c’est limite si je les fais pleurer. Y’en a même quelques-uns, oui, des qui restent là, abasourdis, le cul par terre. Oui. J’ai une belle voix. Peut-être qu’ils se sentent gênés. Je m’en fous, ça me fait toujours un peu de compagnie.


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Alors, c’était le printemps, me dit-elle. Alors il attendait l’explosion d’énergie, de sincérité et de joie. Mais comme il est allergique au pollen. Enfin, voilà.


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Elle parle peu, me dit-il, mais quand elle nomme les choses, je leur trouve un goût pas pareil.


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Les merles roulent leurs trilles, me dit-il. Moi, c’est juste une cigarette. Je sais pas chanter.


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Lui, tu sais, me dit-elle, il habite un pays où la douleur ne s’entend pas. Dans son village natal, une fois par an, on se levait au milieu de la nuit pour tuer les morts.

Benoît Vincent • Procès verbeux (1)

Benoît Vincent travaille Ambo(i)lati. Il rassemble des statuts Facebook sous le titre de Procès verbeux.

1. Les nouvelles étaient tellement mauvaises (crise, réchauffement climatique, violences, météo et Philippe Meyer) qu’il a mis La jeune fille et la mort, et dans la cuisine, a agité son corps dessus.

2. Le monde était tellement obscène qu’il était d’avance entendu que ce ne seraient jamais pour ses qualités littéraires qu’on apprécierait son prochain roman, libre adaptation de la vie pour le moins rocambolesque de John C. Holmes.

3. Et c’est ainsi qu’il partit trois jours en Ardèche, sur le plateau, pour une formation sur les Systèmes d’information géographique.

4. Des deux c’est lui qui préférait le pain — et se coltinait de devoir finir celui de la veille, car il avait horreur de gâcher quand, tout chaud, le quotidien craquait de désir presque érotique.

5. Sur la route, à dix kilomètres de distance, il a croisé soit deux salamandres, soit deux bracelets brésiliens géants.

6. N’avait qu’un rêve Antoine, être réincarné en un truc maigre. Réincarné en os. En os de poulet si possible.

7. Il s’est bien sectionné un doigt en cuisinant son premier chou farci ; mais les convives n’y ont vu que du feu.

8. Pascal n’avait pas abandonné son projet d’un roman mettant en scène Brunehilde, fille d’un paysan du VIe siècle, destin exceptionnel à la charnière des civilisations.

9. Intriguée par le sérieux boxon que faisaient les pois chiches qui trempaient, quelle ne fut pas la surprise d’Orcanette de découvrir, derrière la planche à découper, un réseau de prostitution de scutigères véloces.

10. Alors qu’il fouine dans la grange de son pépé Edmond, Kévin découvre, stupéfait, une collection de disques vinyles de post-punk et se demande bien à quoi cela peut servir. Il décide alors de se branler sur les pochettes.

11. Soudain Louis, alors qu’il coupait la betterave d’un bortsch en écoutant cet opéra pour Espagnol catarrheux, Tommy, fut submergé des larmes du matérialisme romantique. Il assassina sa femme et nourrit une profonde aversion pour tout ce qui se réclamait du corps social.

12. Eliette Faure disait qu’elle n’était pas de Forcalquier, mais de Banon, où son père avait eu le premier garage. En vérité sa famille venait d’Oppedette, et leur arrivée à Forcalquier était pour le moins obscure. Elle en récitait d’ailleurs le blasonnement lors de sommeils tortueux : « de sinople à un ours d’or ; coupé d’or à un pal de gueules ».

13. Serge avait mis en téléchargement illégal cinq Vissotsky différents, ou plutôt cinq fichiers différents du même disque de Vissotsky, en espérant cette fois qu’il n’obtiendrait pas que des vidéos amateurs de tuning ou de triple pénétration + éjac anale.

14. Chaque matin et puis chaque soir, alors qu’elle prend la route qui de Saint-Remèze mène à Vallon-Pont-d’Arc, où elle est hôtesse à l’OT, Marie-Hélène examine, ausculte et peaufine. La meilleure épingle. Le beau précipice. Le lieu plus sauvage. Les boustrigas. L’éboulis. Un beau vol, un beau vol et un bel atterrissage, loin, loin et glorieux, loin et glorieux et seule, hors-cadre, en dehors du monde, enfin soi-même.

15. Alors qu’elles rentraient du bal folk de la Tour du Pin, Maeva et Loana l’ont décidé. C’est le dessin de la guirlande lumineuse devant la mairie de Saint-Jean-de-Soudain qu’elles tatoueront comme un tribal juste au-dessus de leurs fesses.

16. Et Richard suit avec grande attention le petit-huit, le mouvement torsadé qu’a effectué le caillot de sang lorsqu’il l’a craché dans les toilettes. Soumis lui aussi aux lois physiques, s’en sort bien, esthétique, les mêmes lois qui règlent la maladie qui règne sur son corps.

17. Cependant, vers 7h40, alors que les gamins du premier rentraient du réveillon faits comme des kakis, leur grand-mère s’est mise à gueuler, a voulu à tout prix sortir de son grabat et s’est plantée sur le seuil en gueulant éructant grognant Moi aussi rrh je veux y aller rhh danser grrrhe. Le syndic dont les membres ont péniblement patienté minuit pour se fêter la bonne année s’est réveillé péniblement, et de mauvaise humeur. Il a décidé à l’unanimité, en séance extraordinaire tenue ce jour dans le couloir, qu’on extrade la vieille, à défaut de pouvoir la dépecer sur place.

18. Pino aime la bibliothèque municipale. Alors qu’il a quitté l’école à 13 ans, tous les jours il y fait sa sieste. Il y fait chaud, c’est propre et lumineux et il y a des jeunes filles de partout. Il se munit du sempiternel volume de Leopardi (ça lui rappelle vaguement quelque chose, ce nom), et ne le lit pas. Il s’endort dessus, en prenant soin de ne pas le tacher avec les écailles de la nuit.

19. Mario aime la librairie Feltrinelli. Depuis qu’il est à la retraite, ça fait onze ans, tous les jours il y fait sa sieste. Il y fait chaud, c’est propre et lumineux, et il y a tous les journaux à disposition, et même un petit café (ou du reste il ne va jamais). Il se munit du sempiternel volume de Benedetto Croce (ça lui rappelle vaguement quelque chose ce nom), et ne le lit pas. Il s’endort dessus, en prenant soin de ne pas l’équarrir de ses gestes brusques de bête d’ouvrier portuaire.

20. Drame au 121 bd St Germain. Jean-René, passablement éméché, tenait le couteau à huître pointé sur son sternum et s’est mis à crier à Louis-Maurice : « si tu oses répéter que Jean Paulhan est de droite, je me fais hara-kiri ». Margarida, la bonne, ne savait pas si elle pouvait amener les cafés.


Mat Hild • Facebook touch


Mat Hild, sous son habile pseudonyme (elle est enseignante et éditrice), est une observatrice avisée de la petite communauté de Facebook. Son regard est perçant, parfois cinglant, jamais amer, toujours juste. On se régale, on se retrouve, à la lecture de ces portraits, de cette typologie des utilisateurs de Facebook.

Les “Facebook touches” ont tellement bien fonctionné sur Hors-Sol que Mat Hild a eu la chance de les publier en recueil. On ne saurait trop conseiller ce volume, préfacé, excusez du peu, par Claro.

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