Pierre-Antoine Villemaine • Untitled (III)

Je veux écrire que quand je n’ai plus rien à penser. (A. A.)
Rien d’extrême que par la douceur (M. B.)

le visage vif erratique d’une pensée inquiète / marécageuse / oscillation de prose et de vers /
lieu des ondoiements sous souterrains / de la géologie des émotions

sa mousse verbale
son étourdissement
son tourbillonnement natif

le flottement de son thème / étourdi / perdu / en lutte / théâtre intime de rêveries utiles / à la douceur indifférente / pris dans la matérialité de la langue / là où réflexion se fait sentiment

paroles hagardes / sortes d’éclats inutiles à la recherche d’un rythme / battements hasardeux du vide

dire la parole 

lui parler à cette langue sonnante et trébuchante 

comme parvenu à cette limite prise et reprise dans la monotonie de son écoulement murmurant quasi aphasique / plus désarmé que jamais

en ce principe de délicatesse où le sens se doute et s’évapore / avec netteté et précision / dans le repli / fuyant le présent / empruntant une porte étroite / l’affect sonore impressionne la matière

un déplacement de l’écoute / un mouvement sans contenu / une émotion purement verbale

en ce repli vers l’intime un corps d’ombre frise la surface

au beau milieu des choses / regarder la mer

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