Archives de catégorie : Installation

Alys Demeure | Correspondances

Extension du domaine de la photographie, les processus physiques initiés dans les oeuvres récentes d’Alys Demeure agissent comme un instant de matière. Se jouant plus largement du substrat matériel sur lequel s’inscrivent les formes et les images, l’artiste élabore au sein de ses expériences une recherche autour des cadres et des limites qui bordent l’apparition ou la disparition, la révélation ou le trouble, la mémoire ou l’oubli. Que ce soit à travers l’éphémérité de certains matériaux organiques, la labilité propre au langage ou encore les variantes de contextes, les oeuvres fragmentaires, silencieuses et ombrageuses d’Alys Demeure revendiquent une certaine retenue à l’efficience discursive ou spectaculaire.
Alys Demeure est diplômée de l’Ecole nationale supérieure d’art de la Villa Arson (Nice), en 2008. Son travail a été présenté dans le cadre de différentes expositions collectives et d’expositions personnelles comme en 2014 au centre culturel Una Volta, à Bastia, et en 2017 chez Alexandre Dufaye pour le cycle Bruits de Couloir à Nice. Depuis 2016, elle participe aux journées d’études du Laboratoire Espace Cerveau de l’Institut d’Art Contemporain (IAC) à Villeurbanne, collabore aux recherches théoriques et à la programmation de celui-ci.

Correspondances est une série d’enveloppes réalisées à partir de papier de soie noir contenant une dose équivalence de pigment jaune. Cette pièce a priori monolithique sur image tend à conférer un caractère d’immédiateté au con­tenant de l’archive, une présence organique. La verticalité de la cimaise met à l’épreuve l’objet enveloppe qui une fois accrochée subie une déformation se­lon le poids du pigment et la gravité. Réactive au passage des visiteurs qui la soulèvent selon leurs mouvements, Correspondances provoque chaque fois le déversement d’un peu plus de pigments et devient une véritable matrice co­lorante de l’espace.

Aurélien Barrau • Le clinamen ne suffit pas

Trop de continu.
Même penché, ça proche.

La turbulence ne suffit pas.

L’hors est toujours trop loin de l’uncliné.
Il faut du deux, il faut du loin.

La larme n’éclot que quand elle décorps. Réussir à s’échouer.

Être de brisure. De souillure qui échappe au délice de son là.
Décliner, c’est encore trop près.
Rompre l’os de la langue et se mourir de sa moelle immonde. S’innerver de la lèpre disséminée des maux. Se repaître de phonèmes amputés. S’installer dans la césure interne avant que ça vers.

Né du bris.
Ex-pulsé de l’antre continué.
La coupure n’est jamais réversible. Le scalpel préexiste au cordon. Il est analytiquement contenu dans son concept. La section est première. Ça commence par la castraction.
L’effracturaction doit infecter le continuum pour détramer de dedans.

Tu flues, mon clinamen.
Tu fuis. Tu fends.
Tu te tort en tous les non-sens.
Tu aguiches les plans d’immondices.
Tu frôles les lignes de furie.
Tu fuis les espace-loin, tu t’ici dans l’incline.
Tu me gangrènes de trop touche.
Ça ne va pas suffire …

Je coupe.
Il pleure.
Ça mal.
Nous crevons d’être.

Il y a trop de nombres entre chaque. Ça se dense. Tous ces transcendants qui pontent les irrationnels … Comment rompre le surliant qui englue ? Comment préserver la rupture dans la pâte-monde qui englobe ? Extraction intérieure par la guillotine du trait. Et fraction.

Regarde, mon ange : ça taillade et ça dissèque. C’est là qu’on (s’)extirpe. Dans la douceur hideuse d’un démembrement disséminé. Regarde bien : l’excision mutilante d’un tissu de verbes pliés se suaire dans le mythe du texte. Ça dévoie dans l’incise.

Trop de distorsions. Il faut que ça casse.
Le rythme du divis comme scansion de devenir.
Les déchets s’embryonnent. Ils se détritus séminaux dans la caverne du livre.
C’est beau que ça résiste par delà l’abîme. Que ça se pathétique d’endurance haletée. Jusqu’à la chaophanie de l’interruption inordonnée. Jusqu’à la brisure orgiaque de l’aliénant du lien.

Il y a de l’autre.
Il y a de l’à.
Mais à condition de s’arracher du non-lieu de l’ourdissage…
Et de revenir, plus vite encore. Que ça frotte sans effriter. Que ça échauffe dans les forés pathologiques de la friction pure.
Que ça déchiquette les lambeaux de chutes.

Me scarifier.
Un défi au laminaire des tiédeurs proches.
Une cinglure de réel dans l’apeau de mon démonde

Eric Caligaris † Cher Général

Eric Caligaris • Instin & moi

Bout de papier passé dans la poche.
Mémoire confuse.
Liste de courses.
Non.
Pense-bête.
Non.
Script.
Peut-être.
Et je lis :
« ami de mes ennemis
confrère
chimère
astreinte
handicap
écart
armes
ressasser
gloires-défaites
tourments
fenêtre
ferventes dispositions
petite guerre
accompagné un temps


grandes espérances
entreprise
marche décisive
vu lu et su
frénésie
biographes
savamment orchestré
exhumation
restauration
accession au pouvoir
figurer toujours et encore
censé vous attendre
joliment miroiter
perspectives
tordre
obscur mais grandiose
crise, déroute, débâcle et défaitisme
contournant
adresse
ténacité
amateurs
appelés
stratagème remarquable
en appeler aux morts
soumettre les vivants
transformer
métaphore
action directe
étendard
couleurs ronflantes
bardé ou bigarré
technologie
murs
célébrations
meetings
grande galerie des glaces
cinéma de propagande
fatalement avantageuse
dupes
faits, gestes et épanchements
grandeur
pétrification
raidissement
réduction
basculements subtils
moins grandiloquent
troupes
ne jamais savoir
toute l’histoire
actes
vision
un seul homme
seul. »

Eric Caligaris
Instin et moi
28/07/2014
(enquête de satisfaction)

Luc Garraud | Quatre photographies (2)

Luc Garraud est botaniste. Il a publié en 2004 une importante Flore de la Drôme. Il est également plasticien et très sensible au rapport que l’homme entretient avec la nature. Il nous livre une série de photos, dont voici les deux dernières.

3. Collage 12


4. Le rateau d’épierrement

Laurence Morizet et Benoît Vincent | Rhizes

Laurence Morizet, photographe et céramiste et Benoît Vincent, écrivain, qui ont déjà participé au premier dossier, produisent ensemble de petites plaquettes de texte et illustration. Après Pholques, publié en 2009 à compte d’auteur, ils profitent de cette thématique pour présenter leur nouveau travail : Rhizes.

Luc Garraud | Quatre photographies 1


Luc Garraud est botaniste. Il a publié en 2004 une importante Flore de la Drôme. Il est également plasticien et très sensible au rapport que l’homme entretient avec la nature. Il nous livre une série de photos, dont voici les deux premières.

1. Thuyas au bord du suicide

2. Les quatre coings de la table